L’Union européenne, caricature ou parangon d’unité



Bande dessinée de l'Union européenne "Moi, raciste!?"



La ségrégation et le racisme systémique sont des sujets indubitablement entrelacés avec notre génération. Bien qu’on se concentre sur les États-Unis, la putréfaction n’a apparemment pas épargné notre continent d’Europe. On pourrait attendre qu’une congrégation d’États aussi développés que l’Union européenne de se tenir au-dessus de ces banalités. Mais est-ce vraiment le cas ? Dans quelle mesure est l’Union européenne coupable d’abriter des cas de racisme et de ségrégation ?

Selon les rapports d’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, une personne interrogée sur trois a fait l’expérience de la violence raciale, s’étendant de harcèlement à dommages corporels (Fra.europa.eu, 2016.) Ces chiffres augmentent lorsque nous nous tournons vers un profilage racial plus subtil comme les contrôles de et le traitement par la police, avec une personne sur deux se sentant victime de profilage racial. 

Les nombres sont les représentants les plus répandus de l’objectivité, mais les impressions ne peuvent malheureusement pas être démêlées avec la subjectivité. Il serait alors utile de regarder de plus près de la France en 2017 quand le ministre de l’éducation a renoncé la dénonciation du « racisme d’État. » Par la suite, une myriade de professeurs a parlé de cas de racisme systémique en France, un État présumé être un des exemples de valeurs européennes (Pierre Ropert, 2017.)

Ce n’est pas tout sombre cependant. Quand on compare un État comme la France aux États-Unis, la disparité dans les cas dénombrés de brutalité policière devient évidente, avec la police française comptant moins d’un tiers de celle des Américains (Michel Wieviorka, 2020.) 

En conclusion, l’Europe va dans la bonne direction, mais est loin d’atteindre le statut de parangon, mais ce n’est pas tout à fait une caricature non plus. En outre, même si une comparaison avec les Américains pourrait nous rendre fiers de nous-mêmes, tant qu’une seule voix crie dans l’injustice, notre travail n’est pas encore terminé. Comme Stéphane Baillargeon l’a si bien dit dans le titre de son article, « Le racisme des autres ne saurait pas masquer le nôtre. (Baillargeon, 2020) » 


Agence des droit fondamentaux de l’Union européenne, Être noir dans l’UE, Deuxième enquête de l’Union européenne sur les minorités et la discrimination. Vienne, 2016. https://fra.europa.eu/sites/default/files/fra_uploads/fra-2019-being-black-in-the-eu-summary_fr.pdf.

Baillargeon, Stéphane. « Le racisme des autres ne saurait masquer le nôtre. » Le Devoir (Québec), Juin 2, 2020. https://www.ledevoir.com/societe/580018/le-racisme-des-autres-ne-saurait-masquer-le-notre.

Ropert, Pierre. « ‘Racisme d’Etat’ : derrière l’expression taboue, une réalité discriminatoire. » France Culture (Paris), Novembre 2, 2017. https://www.franceculture.fr/sociologie/Racisme-Etat-expression-tabou-discrimination.

Wieviorka, Michel. « POINT DE VUE. Floyd-Traoré : la France n’est pas les Etats-Unis. » Ouest France (Rennes), Juin 12, 2020. https://www.ouest-france.fr/faits-divers/violences/point-de-vue-floyd-traore-la-france-n-est-pas-les-etats-unis-6866473.

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